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Le chien fou et le Roi fou

J'ai été intrigué par le tableau de Bacon intitulé Portrait du pape Innocent X. Le pape solitaire, dans son fauteuil doré est dans une explosion hystérique de solitude, de sauvagerie, de terreur, de colère, de douleur, de torsion, de spasmes et de lutte. Tout cela suggère qu'il est fou de pouvoir.

De même, le personnage de Dog dans House of Cards est intéressant. Cet homme est, comme son nom l'indique, très loyal, il obéit ainsi toujours à son supérieur Frank. Ce dernier lui dit d'arrêter de boire, il fini par ne pas boire pendant 14 ans ; Frank lui dit de tuer la fille qu'il aime, Rachel, il le fait ; Frank lui dit d'assumer la responsabilité du meurtre qu'il a commis et il acquiesce. Dans le monde de Dog, Frank semble être une figure divine, il obéit à tout ce qu'il lui dit de faire, Dog le fait sans se plaindre, et le fait bien. Il semblerait que Dog soit le genre de bras droit dont rêverait tout chef : loyal, obéissant et prêt à lever tous les obstacles pour atteindre ses objectifs.

L'extension de ce thème est un prolongement de questionnements précédemment développés dans mes tableaux de la série Anéantissement et ceux mettant en avant le chien rouge. J'ai remarqué que les gens peuvent être transformés en chiens lorsqu'ils sont domestiqués par le pouvoir. Ils peuvent être transformés en chiens fous par l'incitation du Roi Fou. Cela conduit à la destruction totale et à l'anéantissement des règles de la société, à la négation totale et à la destruction de la culture, à l'hostilité totale et à la haine, à l'abaissement de la dignité humaine. Les chiens fous entrent en incompatibilité avec tout ce qui est bon, avec toute dignité et tout droit de l'homme, avec toute culture et avec le foyer spirituel construit par la culture. L'homme qui a de bonnes attentes envers lui-même et qui désire aller constamment vers l'humanité, la compassion, la noblesse et la transcendance, doit, dans son activité de recueillement, réfléchir très sérieusement aux illusions et aux actions qui sont contraires à ses idéaux et se repentir très amèrement de toutes ses fautes et de tous ses péchés. Car se souvenir du péché, c'est le comptabiliser et le purifier. Il en va de même pour une nation. Sans une réconciliation systématique des péchés, la nation ne fera que rester à jamais embourbée dans ses péchés passés, et ne fera que continuer à glisser de manière incontrôlée dans l'abîme du mal, dirigée par des rois fous et des chiens fous.

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