Dans l'exposition Trouble, l'artiste, LU Hang, expose l'œuvre originale Âne ainsi que quatre croquis de processus montrant différentes étapes de la création. Pour accéder au visionnage aux croquis, le public est invité à flasher le QR code exposé encadré à côté de l'œuvre originale. Ce biais numérique emmène les écrans du public vers des pages web privées. En effet, ces images de croquis représentent le processus de création de la peinture Âne et des moment des ajustements de l'artiste. Il faut noter que ces images numériques sont formées en combinant des photos de la peinture physique et numérique. Par ce geste, l'artiste tente de montrer une version de création qui diffère considérablement de la peinture traditionnelle.
Comme nous le savons, la liberté d'expression et le développement technologique sont des forces motrices pour l'avancement de l'art. De l'invention de la perspective à la peinture à l'huile, de la caméra obscura hollandaise à l'invention de la photographie, jusqu'à aujourd'hui que l'intelligence artificielle est capable de générer des images. Peut-être dans l'avenir, l'identité et la légitimité de l'art et de l'artiste seront même remises en question, déconstruites, redéfinies, voire dissous. Imaginons que notre appréhension vis-à-vis de l'humanité et de l'éthique puisse être réinterprétée. Dans ce contexte, l'artiste vise à poser une question à travers la comparaison entre les processus de création de la peinture à l'huile et de la peinture numérique : face à l'ère imminente de l'intelligence artificielle, des mégadonnées, de la robotique et de l'informatique quantique, restent-ils encore le sens et la valeurs de l'Art, toujours créé grâce au binôme de l'intervention humaine et du support matériel ? Si oui, quels sont-ils ?