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Vieux de la Montagne 

À leur réveil, les enfants pensent être au Paradis, tant l’endroit est magnifique. Les femmes s’occupent bien d’eux, les cajolent. Jamais ils ne penseraient quitter un tel lieu de leur plein gré. Le Vieux de la Montagne, à la tête d’une grande cour digne et noble, se fait passer pour un prophète. Tout le monde le croit. Quand il veut disposer d’un Assassin pour quelque mission que ce soit, il lui fait donner à boire une potion hallucinatoire avant de le faire amener dans son palais. À son réveil, l’homme ainsi drogué, pense avoir affaire à un vrai prophète. À la question du Vieux : « D’où viens-tu ? », il répond « Du Paradis ». Il ajoute que, comme le dit Mahomet, le Paradis est un endroit bien. Son seul rêve est d’y retourner. Ainsi, quand le Vieux de la Montagne veut faire abattre un grand seigneur, il encourage ses Assassins : « Allez tuer un tel. À votre retour vous retournerez au Paradis, et si par malheur vous mourez, je vous y ferai porter par mes anges ! ». Et ils font tout ce qu’il leur demande tant leur désir de retourner dans ce Paradis est grand. Ainsi, le Vieux de la Montagne fait supprimer tous ses ennemis. Les seigneurs, qui redoutent ses sbires, achètent sa paix et son amitié.

Mais au final, comment se termine l’histoire ? Le terrorisme sectaire asassinite rencontre le terrorisme d’État mongol, et la résistance conduit au massacre de la ville des Assassins, ne laissant en vie que des enfants plus petits que les roues d’un char. C’est finalement l’histoire amusante du gros poisson qui mange le petit. L’assassinat est perpétré au nom de la croyance, les gens se font tuer au nom de la « foi ». Les tueurs se permettent de tuer par arrogance, en croyant avoir le pouvoir de juger de la vie, de la mort des autres. Ils n’ont pas conscience de la nature limitée de la justice. Ils ne reconnaissent pas l’égoïsme et la noirceur de l’humanité, pensent qu’en tuant au nom de la foi ils sont exempts de tout pécher, de toute noirceur. Ils construisent, avec fanatisme, une utopie dans laquelle leurs actes n’ont rien de mauvais, ceux de l’humanité entière n’ont rien de mal. Cela, alors que l’homme a provoqué de nombreuses catastrophes tout au long de l’histoire, et qu’elles ont toutes commencé au nom de la justice, sur l’idée que l’on peut créer un Paradis.

Robespierre a été guillotiné, ensuite Lénine est arrivé au pouvoir avec sa Tchéka, Staline lui succède et met en place son Goulag ; enfin, Mao Zedong arrive sur le devant de la scène avec son Groupe de la révolution culturelle. Et puis Pol Pot nous a offert ses Khmers rouges... Si ces personnes, sur le devant de la scène, sont assassinées, évincées du pouvoir, cela ne change rien. Le cycle de l’histoire continue et se répète toujours. Rien ne sert de tuer les chefs puisque les concepts, les idéaux restent les mêmes dans la tête des gens, c’est le peuple qui créer l’histoire et l’histoire se répète. Avec cet ensemble de travaux j’aimerais poser la question suivante : Dans notre réalité aujourd’hui que faisons nous pour changer ce cycle de l’histoire ? On continue de tuer des chefs ? Ou on essaie de changer la mentalité des peuples ? Comment avoir une approche vraiment progressiste de l’histoire ?

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